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Fabienne Agnès LEVINE

Fabienne Agnès LEVINE
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26 décembre 2013

Les jeux éducatifs 1ère partie (Revue Métiers de la petite enfance)

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26 décembre 2013

Les parents partenaires de jeu

26 décembre 2012

L'influence des grands pédagogues

11 mai 2012

Deux livres pour mieux respecter le jeu de l'enfant

Voyage au coeur de la motivation des bébés

Références :

POURQUOI LES BEBES JOUENT. Laurence Rameau, Erès

À LA CRECHE. IL ETAIT UNE FOIS… Laurence Rameau, TPMA

Derrière un titre un brin provocateur « Pourquoi les bébés jouent ? et des questions innocentes à chaque chapître, comme "Pourquoi les bébés collent les gommettes sur la table ?", "Pourquoi les bébés  montent sur le tobbogan à l’envers ?" ou "Pourquoi les bébés aiment jouer avec les pigeons ?", le livre cible son sujet dès l’introduction : il s’agit en fait de parler des modalités d’apprentissage pendant les premières années de la vie.

Laurence Rameau précise dans l’introduction, après avoir rappelé l’évolution du regard et des connaissances sur les premières annnées de la vie, que « demander à l’enfant de suivre des activités d’apprentissage en utilisant le jeu comme pour l’appater est un contresens qui s’avère également contre-productif. Le jeu du petit est libre et gratuit, il est plaisir avant tout. Il n’est pourtant pas inutile car il est la manifestation visible de l’imagination et de l’apprentissage du jeune enfant. »

Ensuite, chaque chapître, thème par thème, mêle efficacement observation des enfants en situation, références théoriques, regard critique sur les pratiques professionnelles et idées concrètes pour enrichir le jeu.

Quelques éléments à retenir pour aider à bien penser les bonnes conditions de jeu en collectivité :

La patouille : Lorsque les bébés malaxent, jettent, écrasent, ils ne sont pas dans une agitation désordonnée mais au contraire accumulent une série d’expériences au service de leur compréhension du monde. A force de tâtonner, de recommencer, de comparer avec ce que fait un autre enfant ou avec le résultat de la même action sur un matériau différent, les tout-petits découvrent une par une les principales lois de la physique. L’eau, le sable, la terre, la pâte à modeler et autres matières sensorielles sont de formidables supports qui, tout en faisant accepter au jeune enfant de jouer de moins en moins avec la nourriture, le guident vers une pensée de plus en plus organisée.

Les cartons : Qui regarde attentivement a remarqué qu’il n’est pas rare que les cartons et d’autres  éléments du quotidien soient investis par les enfants comme des objets ludiques non identifiés bien plus intéressants que des jouets aux notices pleines de promesses d’éveil et d’apprentissage. Les tout-petits préfèrent souvent l'emballage et d'autres "objets plus neutres, qui présentent l'avantage de pouvoir correspondre à leur univers imaginaire" à un jouet trop sophistiqué. Les fabricants ont tendance à standardiser les besoins et les désirs de l'enfant, sans prendre en compte ce vent de liberté et d'inventivité qui les habitent. 

Le tobbogan : Sans sous-estimer les règles élémentaires de sécurité physique, il est intéressant de mettre en regard la détermination des enfants à aborder une tobbogan ou une structure de motricité plus complète sous différents angles (échelle, pente etc) et de différentes manières (assis, allongé etc) avec la bonne conscience de l'adulte qui veut lui apprendre à respecter le "bon" sens de circulation et à glisser assis, en se tenant bien et sage comme une image. L'auteur rappelle que la motricité est "une forme de liberté permettant l'exploration du corps et la construction des connaissances". 

Les gommettes : Difficile de savoir si les enfants apprécient vraiment cette activité ludique, tant que les professionnels s'appliquent à les asseoir autour d'une table, chacun devant sa feuille, avec ses petits doigts s'énervant après chaque gommette qui lui résiste ou avec un adulte qui dans sa grande bonté lui présente une gommette déjà décollée. À trop vouloir bien faire, ne risque-t-on pas de passer à côté de la démarche exploratoire à l'origine de tout plaisir et de tout apprentissage ? Il en sera de même la première fois que le jeune enfant découvrira des dominos ou des briques de construction : il commencera par les aligner, les regrouper ou les disperser avant de s'intéresser au projet de l'adulte, suivre les règles de jeu ou construire une tour. 

Les crayons : Mettre le crayon à la bouche, marcher dessus, le glisser au bord de la table jusqu'à ce qu'il fasse un petit bruit en tombant, certes ce n'est pas encore dessiner mais c'est peut-être déjà jouer. Avec les crayons, il y a des expériences incontournables à faire avant de découvrir la trace laissée sur la feuille. Mais à peine l'enfant a-t-il commencé à griffonner que professionnels et parents se mettent à communiquer autour de ses réalisations,  de ce qu'elles représentent et même de ce qu'elles signifient. Dommage car ce qui compte le plus, c'est "le chemin que l'enfant emprunte dans ses apprentissages, non ce qu'il produit". 

Les pigeons : Qui n'a pas subi cette déconvenue d'emmener les enfants au zoo découvrir des animaux de l'autre bout du monde et de s'apercevoir que la seule bête qui captive l'intérêt du bébé, c'est la fourmi, la mouche ou le pigeon qui s'approche de sa poussette ou après lequel il peut courir ! Dans l'allée du zoo ou dans un autre espace, l'aventure est au bout du chemin, pourvu que l'enfant soit acteur de ce qui se passe et engage sa motricité pour comprendre les va et vient des êtres vivants qui l'entourent. L'extraordinaire n'est pas toujours là ou l'adulte croit. En collectivité, rappelons-nous de ces séances de diapositives qui permettaint aux enfants, à tour de rôle, de se confronter, debout, dans la pénombre, à la stature des animaux projetés, déclenchant de vives émotions et de grandes découvertes. 

Les cachettes : Jeu universel surtout associé au besoin de reproduire symboliquement l'absence et la présence du parent, en étant le déclencheur d’autres apparitions et disparitions, cette activité décèle d'autres richesses. Se cacher les yeux derrière les mains, repérer un recoin où se glisser, insérer une petite boîte dans une plus grande, autant d'occasions pour les bébés "d'essayer de comprendre comment les personnes et les objets fonctionnent". C'est pour cette raison que "même si cela fait un peu de bazar dans les salles de jeux, la circulation des objets est souvent génératrice de nouvelles expériences et donc de nouveaux apprentissages".  

Je laisse de côté le dernier chapître « Pourquoi les bébés aiment la télévision ? » qui est un sujet trop sérieux pour être évoqué rapidement. Je préfère compléter cette note de lecture avec le commentaire d’un autre livre de Laurence Rameau, au titre prometteur de belles histoires.

Dans "À la crèche. il était une fois... ", c'est par le biais des aventures de Léo que plusieurs questions de professionnels et de parents sont abordées et parmi elles, à plusieurs reprises, la place du jeu dans sa journée de crèche.

 

bb jouentalacreche

 

 

Léo bouge : Au delà de sa fonction essentielle de libération de l’énergie et de possibilités de s’approprier l’espace, la motricité offre une excellente occasion d’aller à la rencontre des autres. Des interventions trop rigides ou trop protectrices freinent ce lieu riche en conduites exploratoires et en interactions sociales qu'est la structure de motricité.

Léo fait des activités : Si le professionnel se montre attentif à la démarche spontanée de l’enfant, il établira facilement une différence qualitative entre vouloir « accompagner de l’enfant dans ses découvertes au travers du jeu » et décider de lui « faire faire des activités ». Tout s’éclaire lorsqu’il prendra conscience de l’importance du cadre, c’est-à-dire de l‘ensemble des modalités qui régissent la place du matériel, l’emplacement des adultes et les autres critères d’intervention.

Léo patauge : Si sa mise en place ne demandait pas autant de précautions et autant de manutentions, les jeux d'eau devraient être un moment de découverte proposé quotidiennement en collectivité car pour les tout-petits, c'est une véritable occasion d’« harmonie entre sécurité et aventure » enrichie par la présence d'autres enfants. De plus l’eau, dans une pataugeoire bien équipée ou dans des bassines installées sur le sol, est impossible à classer du côté des jeux libres ou des activités dirigées. « Avec l’eau difficile de passer commande : rien à construire, rien à produire, rien à fournir et à la fin il ne reste rien d’autre que le plaisir pris et partagé ».

Léo dessine : Si dessiner commence par prendre en main un crayon pour se promener sur une feuille au gré de son plaisir, si dessiner consiste à découvrir le résultat de son geste et la trace laissée sur son passage par le crayon, il devient alors difficile de féliciter l’auteur de ces productions graphiques et de l’inciter à faire plaisir à papa ou maman qui tiennent à conserver chaque œuvre signée. Alors enfin, les feuilles deviennent des lieux d’expression, parfois personnels, parfois partagés selon l’improvisation et les transactions des enfants entre eux. En renonçant au dessin beau et fini, signé et daté, prêt à offrir, les professionnels pourront simplement dire ou penser : « Chut. Moi je sais que tu as pris du plaisir à faire une chose importante et que cela s’appelle jouer avec des crayons et des feuilles, et que c’était drôlement rigolo. »

Ce livre propose une notion clé à mettre au centre de pratiques professionnelles centrées sur la démarche créative spontanée du tout-petit, celle d'"itinérance ludique". En s’appuyant sur le concept d’intelligence sensori-motrice développée par le psychologue Jean Piaget, Laurence Rameau rappelle que  « le mouvement est nécessaire aux apprentissages du tout-petit » et que « l’enfant apprend en faisant ». Elle souhaite que l’enfant puisse « être un itinérant du ludique, choisir son chemin dans un agencement d’activités ludiques réfléchis par une équipe professionnelle » et propose le terme « itinérance ludique » pour décrire une pédagogie qui « donne au jeune enfant la possibilité de jouer, tout en le laissant se déplacer ».

Deux chapîtres sont ensuite consacrées à des contresens couramment rencontrées en crèche, l'un du côté des parents, l'autre du côté des professionnels.

Travaille bien, mon chéri : Les parents qui disent tous les matins cette petite phrase encourageante à leur enfant de moins de 3 ans sont tout excusés de ne pas bien distinguer la fonction de la crèche et celle de l’école maternelle. Ils ne sont pas obligés de savoir à quel point le jeu est une activité sérieuse, en quelque sorte le travail de l’enfant et de ce fait « à la fois moteur et témoin du développement ». Lorsqu’en plus, chaque jour, les professionnels leur met de côté de nombreuses productions manuelles, ils sont entretenus dans l’idéalisation d’activités d’apprentissage et d’exercices ludiques, plus importantes que le jeu. C'est plutôt aux professionnels qu'il appartient de valoriser la démarche créative de l’enfant « par une réflexion collective approfondie pour mettre en place une écologie résidentielle qui donne à l’enfant des nourritures affectives et des nourritures ludiques ».

Faux libre choix : En examinant cette situation, l’auteur continue à analyser la vie de la crèche en se plaçant du point de vue de la pensée du tout-petit. Par exemple, lorsque les professionnels croient respecter la liberté de l’enfant en annonçant plusieurs activités parmi lesquelles faire son choix en pleine connaissance  « car une fois l’activité débutée, il lui sera difficile de modifier son choix. Comment se projeter, si petit, dans ce proche avenir ? Quels critères sélectionne-t-il pour faire son choix ? » Encore une fois, il faut s'interroger sur cette logique d’adulte qui tend à cloisonner le temps en activités bien distinctes plutôt que se concentrer sur le jeu initié par l’enfant, porte ouverte à des moments de découvertes actives mais aussi de joyeux désordres.

Après ces deux lectures, les professionnel(le)s de terrain devraient être tentées de dire "Pouce on recommence" et impatient(e)s de réexaminer en équipe les véritables critères de qualité du jeu en collectivité. Tout un programme !

 

7 mai 2012

Une deuxième lecture croisée

 

LE JEU EN EAJE

 

 
Références : 

L'ACCUEIL EN CRECHE. sous la dir. de Boris Cyrulnik et Laurence Rameau, Philippe Duval

ÀBECEDAIRE DE LA BIEN-TRAITANCE EN MULTI-ACCUEIL, Arnaud Deroo, Chronique sociale 

 

Crèche dans un titre, multi-accueil dans l’autre, deux manières de nommer les établissements d’accueil de jeunes enfants selon la terminologie administrative (EAJE). Le point essentiel est que les deux livres parlent d’accueil et de bientraitance plutôt que de garde et de prise en charge.

Dans « L’accueil en crèche », ouvrage issu d’une journée d’étude sur ce thème, plusieurs spécialistes, psychiatre, puéricultrice, sociologues et psychologues, défendent une conception simplement humaniste de cette période de construction du petit d’homme. Dans « Abécédaire de la bien-traitance en multi-accueil », l’auteur, psychothérapeute et consultant, propose les bases d’une éducation non violente en égrenant les différentes postures professionnelles contribuant ou non à un accueil de qualité. Deux livres complémentaires, l’un centré sur les questions et ouvrant le débat sur la qualité de l’accueil, l’autre centré sur les réponses et donnant un éclairage utile pour les projets d’établissement.

Pourquoi lire « L’accueil en crèche » ? Chaque chapître confronte les pratiques quotidiennes aux discours scientifiques, sans jugement mais en invitant les professionnel(le)s à un repositionnement. La complexité de l’accueil est abordée sous l’angle de différents moments-clés de la vie à la crèche que sont le repas, le jeu, les soins corporels, les interactions entre enfants ou les transmissions parents-professionnels.

Pourquoi lire « Abécédaire de la bientraitance en multi-accueil » ? Toutes les fiches, à commencer par accueil, attachement, activité, adaptation jusqu’aux dernières pages avec référent, repas, repos, soins et sécurité, comportent deux colonnes listant les comportements à cultiver et ceux à éviter. Chaque fiche débute par une présentation en quelques lignes d’une ligne de conduite cohérente avec le tout-petit.

2 livres

Le premier se réfère à des travaux scientifiques alors que le second a pour sous-titre « Guide pratique » mais aucun des deux livres ne se contente de donner des recettes à appliquer à la lettre. Ils invitent chacun à leur manière à la réflexion individuelle et à la concertation en équipe, en vue de faire vivre le respect de l’enfant au travers de critères de qualité. Après leur lecture, il est difficile de ne pas chercher des solutions à la question récurrente en collectivité, quel que soit le nombre d’enfants inscrits : Comment individualiser et respecter chaque individu, tout en gérant avec responsabilité la vie du groupe ?

À propos du jeu, voici quelques éléments de réflexion issues de cette lecture croisée :

 1 - La distinction habituelle entre jeu et activité n’a plus lieu d’être. Le jeu est en soi une activité à envisager en cohérence avec les autres éléments de la vie quotidienne, alimentation, soins corporels, sommeil…

2 - Jouer est une activité spontanée suscitée par le besoin d’aller à la rencontre de son environnement et des autres. Le jeu est d’abord une expérience individuelle marquée par le plaisir, par la motivation et par une démarche d’exploration.

3 - Les apprentissages sont d’autant plus à l'oeuvre dans le jeu que le contexte est informel, non pas au sens d’un cadre indéfini mais au sens d'une situation non standardisée. Les consignes et autres interventions directes de l’adulte sur l’action du bébé et du jeune enfant sont donc moins utiles qu’un un regard, un geste, une parole bien choisis.

4 - L'aménagement de l'environnement ludique est déterminant : sélection et quantité des jouets, autre matériel de jeu, emplacement des meubles et répartition des adultes, espaces et modalités de séparations... C'est un ensemble de critères matériels qui rend le jeu possible en collectivité et permet au joueur d’être actif et paisible dans sa démarche créative.

 5 - La posture professionnelle pendant le jeu est aussi délicate à définir que dans d'autres moments clés, autour du repas, des soins, du sommeil, des séparations et retrouvailles avec les parents. Il s'agit d'avoir une présence aussi encourageante que sécurisante pour chacun grâce à un bon équilibre entre participation et observation. 

Si ces deux ouvrages nous aident à mieux penser les établissements d’accueil des jeunes enfants  d’aujourd’hui, encore faut-il savoir par quoi commencer. Peut-être s’efforcer de ne plus utiliser l’expression « activité dirigée » et s'appliquer à définir dans chaque lieu, en tenant compte de sa spécificité, les réelles conditions du libre jeu, seul et avec les autres.

 

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5 mai 2012

2011_07_15_enseignement_catholique

5 mai 2012

Nature & découvertes

l'enfant et le jeu

4 mai 2012

Mon regard sur deux livres récents

 

Jouer, c’est comprendre le monde avec des yeux d’enfants

 

 

Références :

Manifeste pour une enfance heureuse. Carl Honoré, Marabout

Petite métaphysique des jouets, Nicolas Witkovski, La Martinière 

Depuis quelques années, les discours sur l’acte de jouer ne manquent pas car l’époque où le jeu était perçu comme une occupation futile est révolue. Bien au contraire, les jouets et les activités ludiques sont reconnus par les spécialistes d’aujourd’hui comme des supports essentiels des progrès et des  apprentissages. Les jeux de mots qui associent jeu et personnalité,  par exemple « c’est au travers du  jeu, j/e/u que le je, j/e se construit », résument sa place centrale dans le développement psychologique.

Mais quelle manière de jouer valorisent les parents et les professionnels à présent ? Le jeu que l’enfant s’invente tout seul ou celui que l’adulte bien intentionné prévoit pour lui ? Les deux livres présentés ici mettent en second plan le volontarisme de l’adulte qui s’empare du jeu comme outil d’apprentissage au profit de l’activité enfantine spontanée. Le journaliste Carl Honoré a écrit un énergique « Manifeste pour une enfance heureuse » au sous-titre polémique « Halte aux emplois du temps surchargés et à la course aux performances ! » ; le physicien Nicolas Witkowski est l’auteur d’une délicieuse « Petite métaphysique des jouets » au sous-titre rêveur « Eloge de l’intuition enfantine ».

 livres

Les deux auteurs abordent l’enfance sous l’angle du temps, le temps de surmenage pour l’un et le temps d’attention soutenue pour l’autre. Carl Honoré fait la chasse aux activités imposées par des adultes « hyperparents » qu’il appelle aussi « parents hélicoptères », du fait qu’ils planent en permanence au dessus de leurs enfants pour les protéger. Nicolas Witkowski s’émerveille devant la démarche passionnée et méthodique de l’enfant dès lors qu’il choisit ses propres centres d’intérêts. Il prend des exemples dans le passé et dans l’enfance de grands scientifiques.

Deux brillantes démonstrations que le temps passé à rêver, à s’ennuyer, à attendre, à interroger, à observer, à chercher, à deviner, à inventer est aussi du temps générateur de désirs et de découvertes. Lorsque suffisamment de temps libre se présente à l’horizon, l’enfant est obligé de puiser dans ses ressources personnelles plutôt que s’engager dans des activités plus subies que choisies. Lorsque rien de spécial ne se passe, l’enfant cesse d’attendre des solutions toutes faites et met en route un processus créatif qui se rapproche du comportement scientifique.

Ces points de vue rejoignent les résultats des travaux en psychologie du développement qui depuis plus de vingt ans font du bébé un chercheur en herbe, certains spécialistes n’hésitant pas à utiliser l’expression de « bébé physicien » pour décrire son comportement méthodique d'explorateur et de découvreur. Cette démarche créative et constructive de l’enfant, mise en valeur par les deux auteurs, n'est-elle pas tout simplement le plaisir de jouer et la liberté de s’exprimer ? 

Le rôle de l'adulte, parent ou professionnel, serait donc surtout de partager avec les tout-petits leur capacité d'émerveillement, d'accueillir avec bienveillance leurs trouvailles et de permettre au jeu d'exister.

Comprendre le monde avec des yeux d'enfants, ça demande donc un effort, oui mais surtout à l'adulte

 

24 avril 2012

"La scolarisation des doudous" dans Enseignement catholique

24 avril 2012

"Patouiller avec le sable" sur Enfant.com

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